L'APR et l'élevage
Face à cette maladie sournoise, les éleveurs étaient jusqu'il y a peu impuissants, car :
Etant donné que l'APR se déclare tardivement chez le cocker anglais (âge moyen 7 - 8 ans, parfois même plus), certains sujets pouvaient avoir produit quantité de chiots, et donc leur avoir transmis le gène de la maladie, avant de déclarer eux-mêmes la maladie. Le test annuel était jusqu'alors le seul moyen de contrôle, et la meilleure des choses à faire était alors de retirer le chien de la reproduction s'il déclarait la maladie... Mais quid des portées antérieures et de la propagation dans la lignée ? Les éleveurs n'avaient malheureusement pas d'autre choix.
De même, toujours vu le déclenchement tardif de la maladie, le chien pouvait très bien être décédé d'autre chose avant d'avoir déclaré la maladie... Certains chiens seraient donc décédés sans même que l'on sache qu'ils étaient porteurs... Dans les deux cas, ces chiens auraient eu un test annuel normal, donc auraient été déclarés tout à fait sains pendant plusieurs années, alors qu'ils allaient développer une APR plus tard.
Nous verrons plus loin que les porteurs sains occupent une place importante dans la propagation de l'APR dans la race ... En effet, comment détecter les porteurs sains ? La seule possibilité était jusqu'alors d'examiner la descendance des chiens, pour autant qu'on ait un échantillon significatif (ce n'est pas sur 20 chiots produits par un même chien que l'on peut objectivement examiner cela, mais plutôt sur 200). Il fallait donc recenser les cas d'APR déclarée dans la progéniture, en déduire que les deux parents étaient au moins porteurs, et travailler en fonction de cela, tout en sachant que les années passent, et que le temps que l'on trouve par de telles déductions que tel mâle ou telle femelle était porteur d'APR, les lignées en question en étaient déjà à deux ou trois générations plus loin, toujours à cause de ce problème de déclenchement tardif de la maladie... Et deux ou trois générations de plus travaillées "à l'aveuglette" (c'est le cas de le dire).