Conclusions
Très important pour l'avenir de la race : garder la diversité des lignées !
Dans le cas de l'APR chez le Cocker anglais, il est important de ne pas écarter systématiquement les chiens porteurs de l'élevage. Les buts principaux sont :
- Ne plus produire de sujets atteints.
-
Identifier les sujets porteurs.
Les labos de recherche génétique encouragent vivement à continuer à travailler avec tous les chiens (en fonction d'autres critères également), pas seulement les "exempts"... sinon on risque à terme appauvrir le patrimoine génétique de la race, d'augmenter le taux de consanguinité, et de créer d'autres tares.
Les phrases en clair et en italique ont été reprises sur le site web d'Antagène.
Comme pour toute maladie génétique chez le chien ou le chat, Antagene invite les éleveurs à ne pas reproduire les animaux porteurs ou atteints de l’anomalie génétique afin de limiter l’incidence de la pathologie héréditaire dans la race.
Il est cependant très important de distinguer plusieurs situations en fonction de la fréquence
de la maladie dans une race donnée (voire dans une lignée) :
- inférieure à 1% : la maladie est rare
- entre 1 et 10% : la maladie est fréquente
- supérieure à 10% : la maladie est très fréquente → L'APR pouvant être considéré comme à plus de 50 % dans le cocker anglais, il est important de bien lire ce qui suit.
Dans tous les cas, il faut éviter de reproduire des animaux porteurs ou atteints d’une maladie génétique. Mais l’élimination de l’anomalie génétique doit toujours se faire progressivement sans augmenter la consanguinité et sans exclure de la reproduction des lignées entières de reproducteurs, au risque sinon de mettre en danger la diversité génétique de la race et de voir émerger d’autres maladies génétiques.
Un animal porteur ou atteint peut exceptionnellement être conservé pour la reproduction :
- à condition que l’anomalie génétique soit fréquente ou très fréquente dans la race (ou la lignée). --> Ce qui est le cas du Cocker anglais.
- à condition de le croiser avec un animal sain.
- à condition qu’il présente des qualités intéressantes pour l’amélioration de la race (morphologie, caractère, capacités de travail, etc).
-
à condition de surveiller la descendance et de sélectionner absolument les descendants sains.
Une sélection intensive et trop rapide contre une maladie pourrait avoir de graves conséquences se traduisant par :
- la perte de certains caractères améliorateurs pour la race.
- la perte d’une diversité génétique indispensable à l’adaptation à long-terme de toute population animale.
- un risque d’augmenter la consanguinité conduisant inévitablement à l’émergence d’autres maladies génétiques.
Par conséquent, dans les races ou les lignées au sein desquelles une maladie est très fréquente, il est capital de prendre en compte tous les critères dont dispose l’éleveur et de ne pas exclure aveuglement tous les sujets atteints : le remède serait vraiment pire que le mal.
Un exemple à ne pas suivre
La gangliosidose est une maladie monogénique récessive qui touchait le Chien d’eau portugais aux Etats-Unis. Un test, développé à la fin des années 1980, avait alors permis d’estimer la fréquence de porteurs à 9%. Étant donné la fréquence de cette maladie, il était recommandé de ne pas exclure de la reproduction les chiens porteurs qui présentaient par ailleurs des qualités intéressantes pour la race et à condition de les croiser avec des chiens sains.
Les éleveurs ont tout de même exclu de la reproduction tous les chiens porteurs et ont sélectionné des chiens provenant d’une lignée ne portant pas cette anomalie génétique responsable de la gangliosidose.
Malheureusement, cette nouvelle lignée était porteuse d’une autre maladie génétique, l’atrophie de la rétine. La sélection intensive pour cette nouvelle lignée a rapidement fait augmenter à 35% la fréquence de chiens porteurs d’atrophie de la rétine dans la race. Les éleveurs ont donc remplacé une maladie génétique assez fréquente (gangliosidose, 9%) par une autre maladie génétique très fréquente (atrophie de la rétine, 35%) qui sera beaucoup plus difficile à éradiquer. L’émergence de l’atrophie de la rétine aurait pu être évitée en conservant des chiens porteurs de gangliosidose, à condition de les croiser avec des chiens sains et de surveiller la descendance. La gangliosidose aurait été éradiquée aussi efficacement par le remplacement progressif (en quelques générations) des chiens porteurs par leurs descendants sains ayant conservé les qualités des reproducteurs.
Dernières conclusions
- L'APR est la principale maladie héréditaire qui touche le Cocker anglais et affecte grandement sa vie. Même si elle est indolore et n'est pas mortelle, elle rend quand même le chien aveugle, tôt ou tard. Apparemment, on aurait remarqué que plus l'APR est "ancrée" dans une lignée, plus son âge d'apparition est "précoce", ainsi chez certains chiens, la maladie peut déjà apparaître à l'âge de 4 ans. Dans la plupart des cas, la moyenne d'âge d'apparition de la maladie est de 8 ans. Mais un chien âgé de 8 ans peut encore être très énergique et la cécité peut lui gâcher la vie.
- Grâce aux tests de dépistage génétique, toute personne qui fait une portée, du plus petit particulier au plus grand éleveur, a la possibilité de ne plus produire de chien atteint d'APR, à moindre coût (50€ par reproducteur, ce n'est quand même pas la mer à boire, surtout qu'il ne serait pas obligatoire de faire tester tous les chiens, tout dépend des mariages, exemples : 2 exempts ne produiront que des exempts. La principale préoccupation est d'avoir au moins un des deux parents testés "exempt", cela permet d'assurer qu'aucun chiot ne sera tôt ou tard "atteint".
- Attention, il ne faut surtout pas créer de polémique : Il peut s'avérer facile de jeter la pierre aux éleveurs qui ont été obligés de travailler "à l'aveuglette" avant les tests génétiques. Tout le monde a de l'APR dans ses lignées, surtout dans les unicolores, tous les éleveurs sont "dans le même bateau". Mis à part ceux qui débutent actuellement et ont l'immense privilège de pouvoir commencer en sachant directement "où ils vont".
- Concernant les résultats des tests, il est normal que chacun soit libre de les publier ou non... Il est trop facile de jeter la pierre aux autres... A chacun de travailler en son âme et conscience...
- L'avenir de l'élevage est dans la science et le progrès, d'ailleurs d'autres tests sont à l'étude dans différents labos. Concernant les cockers, les principales maladies étudiées actuellement sont la cataracte, le glaucome, le néphropathie familiale, etc. Le but des éleveurs doit être de continuer dans la conservation de la race et la production de beaux chiens, mais avant tout des chiens sains, bien dans leur corps et dans leur tête...
Remerciements au Docteur Laurent Bouhana (http://www.ophtavet.com) de nous avoir permis d'utiliser certains dessins et photos pour illustrer cet article.
- << Précédent
- Suivant