Assumer
son cocker anglais
Nous avons beau le dire et le répéter,
un certain nombre de personnes ignorent encore ce que c'est que d'assumer
l'achat d'un chien, même s'ils pensent y avoir mûrement réfléchi, certains se
rendent compte, au bout de quelques jours passés avec ce chiot qu'ils ont
pourtant si impatiemment attendu, qu'ils ne sont pas prêts à assumer un chien.
Que font-ils alors ? Le rapporter
tout simplement chez l'éleveur, comme on rapporterait au magasin un vêtement qui
ne convient pas, sans même se soucier du fait que cela constitue un traumatisme
pour le chiot, même si celui-ci ne le montre pas. Un chien, contrairement
à un vêtement, a une âme et des sentiments. Cela paraît logique, mais
beaucoup semblent ne pas y penser. Evidemment, mieux vaut le ramener après 3
jours qu'après trois mois,quand le chiot a déjà vraiment ses habitudes et sa
vie, mais mieux aurait-il valu y renoncer avant l'achat du chiot.
Le travail de l'éleveur, c'est de vous
conseiller au mieux en vous posant les bonnes questions afin de "sentir" si vous
êtes capable d'assumer un chien, mais il ne peut tout de même pas s'immiscer
totalement dans votre vie et vous en demander les moindres détails. C'est
à vous, en tant qu'adulte responsable, de peser le pour et le contre et de
décider si vous êtes à même ou non d'assumer un chien.
Assumer le point de vue financier :
- Le prix d'achat du chien. Certaines
personnes insistent pour pouvoir payer en plusieurs fois. On n'achète pas
un être vivant à crédit, patientez quelques mois de plus et mettez
l'argent de côté, comme si vous payiez en plusieurs fois. Quand vous aurez
réuni la somme nécessaire, le chiot sera à vous. La patience est la
principale qualité requise pour un propriétaire de chien. De plus, le
vétérinaire, le toiletteur, ... ne vous feront pas crédit quand vous aurez
besoin d'eux ...
- L'achat de "l'indispensable" :
Gamelles, panier, laisse et collier, ...
- Les frais vétérinaires (rappels de
vaccins, vermifuge, traitement anti-parasite, plus tous les petits "problèmes"
souvent bénins qui pourraient survenir durant la vie du chien).
- Les frais d'entretien et de toilettage
(tous les 3 mois).
- L'alimentation
- Les cours d'éducation
- Si vous partez en vacances et ne
pouvez emmener votre chien avec vous, les frais de garde (pension).
Assumer l'éducation du chien :
C'est à dire s'engager à lui donner
l'éducation nécessaire en suivant les conseils de l'éleveur, qui connaît sa
race, ainsi que les parents de votre chien (ou du moins la mère) et leur
caractère.
Un chien n'est pas l'autre, certains
sont beaucoup plus faciles à gérer que d'autres, et il faut s'attendre à
tout. Il est facile de se laisser avoir par les "yeux de Cocker", de
s'amuser du fait que votre chiot de 4 mois grogne quand vous allez dans sa
gamelle, ... et de téléphoner à l'éleveur quand votre chien a atteint
l'âge de 15 mois et que vous ne savez plus entrer dans la pièce où il mange, ou
que vous êtes obligés de lui céder son fauteuil préféré quand il en envie ...
et, qui plus est, de ne pas assumer le fait que c'est vous qui avez commis des
erreurs d'éducation. Non, là on préfère demander à l'éleveur quel est le
caractère des parents du chien, pour retourner la situation et dire que l'on
vous a vendu un chien agressif.
Or, à 9 semaines, aucun chiot (né dans
un élevage sérieux digne de ce nom), n'est agressif, ce serait un comble !
Il y a juste des chiots à tempérament "faible", qui pourraient devenir peureux,
et d'autres à tempérament "fort", susceptibles de devenir agressifs s'ils ne sot
pas mis en de bonnes mains, c'est tout. L'éleveur sérieux sélectionne ses
géniteurs en fonction de leur tempérament aussi, vous êtes à même, en visitant
l'élevage, de vous rendre compte si vous avez affaire à des sujets agressifs ou
peureux.
De la naissance à l'âge de 9 semaines,
l'éleveur sérieux fait tout son possible pour bien sociabiliser ses chiots et
les préparer au mieux à leur vie future ("stimulis" : jouets, bruits, radio,
accès à l'extérieur pour les inciter à la propreté, liberté dans le jardin,
sociabilisation avec d'autres chiens de l'élevage, manipulations journalières,
bain et "pré-toilettage", ...).
A partir de 9 semaines, l'éducation du
chiot n'appartient qu'à vous, il s'agit de votre responsabilité et il est de
votre devoir d'écouter et de suivre les conseils de l'éleveur, par exemple si
celui-ci vous encourage à vous inscrire, avec votre chiot, à des cours
d'éducation. Il existe même maintenant des séances d'éducation à partir de
l'âge de 2 mois car, les progrès en comportement aidant, on s'est rendu compte
que le plus tôt était le mieux.
De même, si dans la vie du chien , il
lui arrive des comportements "déviants" (ex : grognements, problème avec les
enfants, ou autre), si l'éleveur vous conseille d'aller consulter un vétérinaire
comportementaliste, ce n'est pas pour le plaisir de vous faire dépenser votre
argent, il n'y a lui-même aucun intérêt. C'est juste qu'il pense que cela
sort de sa compétence, c'est-à-dire qu'il ne vit pas avec vous et votre
chien et n'est pas capable de déceler les "failles" dans le comportement du
maître (qui est souvent, bien involontairement, la cause des problèmes) et dans
celui du chien. Le comportementaliste non plus, me direz-vous, mais il a
étudié la psychologie canine en détails, et vous posera des tas de questions, en
partant depuis l'acquisition du chiot, et analysera vos comportements ainsi que
ceux de votre chien. Il vous expliquera alors vos erreurs, comment les
corriger et, croyez-moi, cela a déjà résolu bien des problèmes.
Le plus difficile est de convaincre les
propriétaires, en cas de problème de comportement, de consulter un vétérinaire
comportementaliste. Ils se demandent comment il fera pour changer le
comportement du chien et résoudre les problèmes rien que par une discussion
approfondie, et pensent souvent qu'il est trop tard et que plus rien ne pourra
changer leur chien, ce qui est vraiment malheureux, tant pour le propriétaire
que pour le chien.
Assumer son entretien :
C'est à dire au moins un bon brossage
hebdomadaire et une séance chez le toiletteur tous les deux à trois mois. Cela
paraît anodin mais cela représente une certaine charge.
Assumer le facteur "temps" :
En effet, même si l'on dit et répète
qu'un Cocker n'est pas fait pour rester seul plus de 5 heures par jour car il ne
s'y habitue pas, (C'est aussi un fait difficile à faire comprendre à certaines
personnes, mais pourquoi s'entêter si un éleveur expérimenté vous conseille une
autre race ? Il n'a aucun intérêt à vous dire de ne pas acheter de chiot
chez lui, que du contraire. Il est vrai que certains ont besoin de vivre
l'expérience par eux-mêmes pour se rendre vraiment compte que ce qu'on leur a
dit est la vérité, mais avec un chien, une vie, ce genre de situation n'est pas
permis), en dehors de cela il demande quand même du temps pour s'occuper de lui,
il n'est pas là que pour vous tenir compagnie, vous lui êtes redevable d'un
certains nombre d'attentions (jeux, promenades, entretien, éducation, ...) qui
rempliront bien vos journées.
Assumer le chien en lui-même :
Un Cocker, c'est tout d'abord :
- un pot de colle invétéré
- un chiot qui, du moins au début, fait
pipi et caca quand ça lui chante, sans se soucier de votre beau parquet ou de
votre impeccable tapis plain.
- un chiot qui mordille et mange tout ce
qui lui tombe sous la dent, y compris vos plantes, les magnifiques fleurs du
jardin que vous entretenez avec soin et amour, les pieds de votre table en
chêne, les jouets que laissent traîner vos enfants ...
- un chien qui perd ses poils toute
l'année
- un chien broussailleur qui ne fera pas
la différence entre rentrer dans la maison les pattes sèches ou remplies de boue
(résultat d'un énorme cratère réalisé dans votre belle pelouse), dont il
baptisera votre beau pantalon clair rien que pour pouvoir vous faire un bisou.
- un chien qui adore "baver" quand il a
bu et surtout retourner à la gamelle d'eau plusieurs fois de suite et puis faire
le tour de la pièce en "arrosant" tout
- un chien qui vous fera réfléchir à
deux fois avant de partir en vacances, car il faut s'organiser pour le faire
garder, ...
- un chien qui ne supporte pas la
solitude et prendra beaucoup de place dans votre vie
Bien sûr, tous les inconvénients cités
ci-dessous sont "caricaturés' et exagérés, mais c'est pour bien (essayer
de) faire comprendre qu'il faut d'abord voir tous les inconvénients avant même
de penser à un seul des avantages. Il vous faut lire cela et vous dire :
si mon chien faisait vraiment cela, serais-je capable de l'assumer, ou est-ce
que cela ne correspond pas du tout à ma nature ???
On ne décide pas d'acheter un Cocker (ou
une autre race) parce qu'on en a rencontré un dans la rue qui nous a vraiment
plu ou parce qu'on a vu de superbes photos sur Internet. On achète un Cocker
parce son caractère semble vous correspondre, et que vous pensez pouvoir lui
offrir la vie dont il a besoin.
Parfois, il faut aussi se dire qu'il y a
un moment pour tout dans la vie, et il est parfois plus sage de reporter
l'acquisition du chien à plus tard, quand on aura plus de temps à lui consacrer,
plus de présence à lui offrir.
Parfois aussi, certains ont l'impression
qu'il ne manque plus que le chien pour "compléter le tableau" : On est jeunes,
beaux, on a une belle voiture, une bonne situation, de charmants enfants, il ne
manque plus que le gentil toutou pour vous accueillir quand vous rentrez à la
maison après votre journée de travail ... Désolée, mais certaines
personnes pensent vraiment comme cela, croyez-moi, par expérience.
L'argent n'achète pas tout, et ne fait pas toujours le bonheur.
Nous voulons à tout prix éviter les
échecs avec les chiots que nous cédons, c'est pourquoi nous mettons autant en
garde les personnes éventuellement intéressées par l'achat d'un Cocker.
© Domaine d'Haïsha English Cocker Spaniel
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