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Mettre
son ami en cage
"Comment utiliser correctement la
cage"
Sur base d'un article écrit par Zuzanna Kubica -
http://www.coeurcanin.com
La cage est un outil très populaire mais
souvent utilisé abusivement ou au contraire, vu comme une cruauté. Il
est essentiel de comprendre cet outil pour en tirer le maximum sans
nuire au chien.
La plupart des éleveurs,
animaleries et refuges conseillent de nos jours d'utiliser une cage
pour éduquer son chien. Une grande partie de propriétaires de jeunes
chiens utilise cet outil, d'autres considèrent l'idée comme cruelle,
d'autres encore en abusent et le chien y passe son existence jusqu'au
point de développer des troubles de comportement. Pour ceux qui
veulent l'utiliser, on recommande parfois une petite cage, parfois une
grande cage. Les conseils diffèrent d'une personne à l'autre et il
devient difficile de s'y retrouver… Je vais donc tenter de vous
éclairer un peu sur l'emploi de cet outil qui peut être très
profitable si on s'en sert correctement.
Commençons par l'idée de
mettre un être vivant en cage. Beaucoup d'amoureux d'animaux n'aiment
pas le faire et c'est compréhensible. Il faut cependant comprendre
la différence entre emprisonner un animal dans une cage et lui fournir
une tanière, un refuge, sa chambre favorite, un endroit où il se
sentira en sécurité, tranquille et où il aimera aller s'allonger par
lui-même. De nos jours, il est utile d'avoir un lieu désigné
sécuritaire pour un chien, tellement d'accessoires de maison peuvent
s'avérer soit dangereux pour un jeune chien explorateur, soit
simplement agréables à mâcher et coûteux à remplacer. Avec nos
horaires chargés, ce n'est pas tout le monde qui peut se payer une
gardienne pour le chien et s'assurer qu'il ne fait pas de bêtises
quand on ne l'a pas à l'oeil.
Les conséquences négatives résultant d'une utilisation incorrecte
de la cage peuvent être nombreuses; parmi celles-ci, on constate
(liste non exhaustive) :
- vocalisation excessive quand attaché, enfermé ou autrement
restreint
- claustrophobie
- hyperactivité
- léchage/mâchouillement excessif parfois des flancs ou des
pattes jusqu'à l'apparition de blessures
- agressivité
- etc.
Nul besoin d'en arriver là si on veut se servir de la cage comme
une aide à l'apprentissage et non comme une cage de zoo ou un lieu de
séquestration pour chien à problème.
Les avantages que l'on peut
tirer de l'utilisation correcte d'une cage sont les suivants :
- accélère
l'apprentissage de la propreté chez un chiot ou un chien adulte
- limite les dégâts lors de nos absences
- peut rassurer un chien
- aide à calmer un chien
- peut réduire l'aboiement en votre absence
- utilisé dès le jeune âge, développe des bonnes habitudes de
façon permanente sans plus tard
avoir besoin d'une cage
- et surtout, surtout… elle assure la sécurité d'un chiot ou
d'un chien immature!!
Le plus important de
tout est la sécurité. Un jeune chiot est comme un bébé : il veut
tout voir, tout toucher, tout goûter. On ne laisse pas nos bambins
sans surveillance dans une cuisine, il en est de même pour les chiots.
Le chiot, en plus de détruire des objets de valeur, peut facilement
lécher des prises de courants parce que votre fils y a touché il y a
trois jours avec des mains qui sentaient les croustilles. Il peut
grignoter des fils électriques, s'électrocuter et même causer un feu.
Des chiots ont été retrouvés morts car ils s'étaient étouffés avec des
bouts de sofa, s'étaient empoisonnés en mangeant la peinture et le
plâtre des murs, avaient tiré sur la nappe et avaient fait tomber un
pot de fleurs trop lourd qui leur avait fracassé le crâne… Et tout ça
parce que leur maîtres trouvaient cruel de les laisser en cage ou dans
un enclos.
Il est très plaisant
d'avoir un chien qui peut être laissé libre dans la maison, mais il
faut le lui enseigner. Le chien peut très bien comprendre que la
liberté est un privilège qui se mérite avec le temps. Un chiot ne
vient pas au monde en comprenant ce qu'il a le droit de mâchouiller ou
non. Très tôt, il éprouve le besoin d'explorer et il est judicieux
de combler cette envie, mais seulement en notre compagnie et sous
notre supervision, et de lui apprendre quels objets lui sont
accessibles.
Premièrement, l'exploration en
votre présence sera sécuritaire autant pour votre chiot que pour vos
biens. Deuxièmement, vous pourrez en profiter pour lui apprendre ce
qui se mâche (ses jouets, ses os, ses bâtons) ou non.
Dans ce cas, un " EHH! "
(Note personnelle : ou "NON", le principal étant
toujours d'utiliser le même mot) soudain, suivi de la
présentation d'un jouet favori et de félicitations, suffira à lui
faire comprendre ce qu'il ne peut pas mordiller.
Si vous êtes constants et ne
demandez pas l'impossible (comme de résister à l'envie de mâchouiller
vos souliers lorsque vous n'êtes pas là et que votre odeur attire
votre toutou vers vos objets).
Troisièmement, être présent,
encourager et guider votre chiot lors de ses explorations développe
une belle complicité entre vous et le chiot. Dès le début, vous vous
rendez intéressant et important à ses yeux, en contraste avec l'image
de " police " que beaucoup de chiens se font de leurs humains qui
arrivent pour le chicaner à chaque fois qu'il commençait à s'amuser
(et qui résultent en chiens qui se cachent pour faire des bêtises).
Arrivé à un âge moins "
mâchouilleur ", vers 5-7 mois, le chiot entre en période
d'adolescence. Il a normalement fini de tout mettre dans sa bouche
'juste pour voir' et semble plus mature. Il se peut qu'il ne fasse
plus de dégâts.
Cependant, en cette période de
grands changements hormonaux, après avoir été sage pendant 2 mois, il
peut un jour avoir une nouvelle envie et réagir sous l'impulsion.
Plusieurs chiens, à cet âge, semblent temporairement oublier des
règles qu'ils connaissaient bien. Ceci est normal et dû aux
changements internes du système organique du chien. Beaucoup de gens
trouvent que leur chien est devenu raisonnable à 8 mois et le laissent
libre pour la journée. Tout va bien pendant 2 semaines ou 2 mois et un
jour, BANG, le désastre!
Je me souviens de Lolly, une
gentille Labrador qui était libre pour 6 heures pendant le jour depuis
environ 1 mois sans aucun problème. Et puis un jour, sa famille est
revenue pour trouver le salon comme après le passage d'un ouragan :
les rideaux étaient par terre, déchirés en morceaux; l'écran de la
télévision était craqué (le bâton des rideaux était gros et pesant et
a fait bien des dégâts en tombant); une étagère était renversée et du
verre, qui se trouvait dessus, était brisé. Heureusement la famille de
Lolly l'aimait beaucoup. Ils ont compris leur erreur plutôt que de
l'envoyer à la SPCA (ils étaient avertis!) et étaient heureux qu'elle
n'ait eu que quelques coupures aux coussinets (le verre) qui ont vite
guéri. Ce qui est probablement arrivé, c'est que la fenêtre avait été
laissé légèrement ouverte cette journée là et qu'il ventait. Les beaux
rideaux ont du bouger avec le vent d'une manière invitante pour un
jeune chien qui a probablement voulu les attraper et a sauté dessus.
Et puis le tout est tombé, ce qui a fait faire un saut à Lolly qui a
alors renversé l'étagère à coté… Comme tout bon Labrador, malgré ses
coupures, elle a décidé de revenir sur les lieux du drame quelques
temps après et s'est vengée en déchiquetant le rideau. Lolly est une
bonne chienne qui ne voulait pas faire de mauvais coups. Elle ne
s'était jamais intéressée aux rideaux auparavant, qui eux, ne
s'étaient jamais " comportés " de la sorte ! Elle n'a donc jamais eu
l'occasion de recevoir l'information lui indiquant que les rideaux
n'étaient pas des jouets (comme les pattes de chaise, qui elles,
avaient subi les attaques de Lolly lorsqu'elle n'était qu'un jeune
chiot, ce qui avaient permis à ses humains de le lui interdire). Après
cette mésaventure, Lolly a été simplement remise en cage pour quelques
mois encore lors de l'absence de ses humains.
D'autres chiens adolescents
semblent oublier les règles de propreté et soudain, font pipi dans la
maison. Ainsi, les maîtres d'un toutou de 10 mois avaient décidé de le
laisser seul dans une pièce vide plutôt que dans sa cage pour lui
donner plus de liberté de mouvements tout en assurant sa sécurité.
Mais toutou a décidé un jour de ne plus se retenir quand les humains
n'étaient pas là. Ceux-ci ne pouvaient pas réagir car leur compagnon
n'aurait pas compris grand chose 5 heures après le méfait. Ils l'ont
donc remis en cage pour un mois durant leur absence et quand ils ont
essayé de nouveau de le laisser seul dans la pièce, il n'a plus
recommencé. A l'âge de 1 an et demi, sa famille pense le laisser
progressivement libre dans la maison.
Il est donc préférable de
laisser le chien en cage ou dans un enclos lors de nos absences, et
ce, jusqu'à un âge plus mature, soit entre 1 et 3 ans dépendamment de
la race et de l'individu. Quand on croit son chien prêt, on le laisse
libre une dizaine de minutes à la fois. Si tout va bien, on essaie 20
minutes, puis une demi-heure, puis une heure, puis deux… Si jamais il
arrive un accident, on remet le chien en cage pour les 2-3 prochaines
semaines et on recommence tranquillement jusqu'à ce que notre
compagnon sache rester sagement toute la journée à nous attendre. Ce
n'est pas parce qu'un chien est prêt à un an qu'un autre ne devra pas
attendre l'âge de 3 ans. Ce processus est individuel, même si les
chiens de petites races deviennent généralement matures plus
rapidement que les plus grands.
Si on utilise la cage dès
le jeune âge comme outil de sécurité et de prévention, le chien
acquiert des bonnes habitudes qui lui permettront plus tard de rester
libre sans problèmes. Le fait d'être restreint en cage permet à un
jeune chien excité de se calmer plus vite, surtout s'il a quelque
chose de bon à gruger (un os ou un jouet creux rempli de friandises).
Si la cage n'est pas
utilisée comme un lieu de punition mais plutôt comme un lieu de
relaxation, le chien apprend simplement à rester tranquille quand il
est seul. Lorsqu'il est jeune et plein d'énergie, il a à sa
disponibilité ses jouets et ses os à gruger et il apprend ainsi à
s'amuser avec les bons objets. Par habitude, il va développer une
préférence pour ses jouets plutôt que pour les draps du lit, les
souliers ou les plantes auxquelles il n'a pas accès sans surveillance.
En grandissant, il sait que lorsque sa famille est partie, la
meilleure chose à faire est de dormir ou de gruger ses objets à lui.
En prévenant ainsi les
accidents, on évite aussi beaucoup de stress dans la relation
lorsqu'on revient du travail et qu'on découvre des dégâts. En effet,
beaucoup de chiens commencent à développer des anxiétés lorsque
laissés seuls, simplement parce qu'ils ont peur du retour qui veut
souvent dire se faire chicaner. Ils se font discipliner parce
qu'ils ont détruit quelque chose il y a 2 heures et trop souvent ne
font pas le lien et n'y comprennent rien. Ils deviennent donc plus
anxieux et, quand un chien est nerveux, mâcher le rassure ce qui
risque de causer des dégâts encore plus importants… C'est un cercle
vicieux qui peut ne jamais être commencé si on sait se servir d'une
cage ou d'un enclos.
On parle ici d'une diminution
de stress également pour vous. Si vous pouvez aller travailler
l'esprit tranquille en sachant que votre chien est à l'abri de tout
danger et erreurs, votre chien vous sentira moins tendu en partant et
en rentrant, ce qui va vous éviter des anxiétés de séparation et
autres troubles futurs. Si vous faites partie de ces amoureux
d'animaux qui se sentent très coupables de mettre leur ami en cage,
faites ce qu'il faut pour diminuer votre sentiment négatif :
Sachez que le chien vous
fait confiance et vos émotions influencent largement les siennes.
Si vous vous sentez mal en l'enfermant dans sa cage le matin (ou en
sortant tout court) il sentira qu'il y a quelque chose de suspect et
il commencera à s'inquiéter. Si vous pouvez vous concentrer sur le
biscuit -ou encore mieux, le Kong ou autre jouet de ce genre fourré de
gâteries (biscuits de goûts différents, trouvez ce que votre chien
adore) - que vous lui donnez en quittant, bientôt votre toutou va se
ruer tout content dans sa cage à la vue du jouet et va avoir hâte que
vous l'enfermiez dedans pour qu'il puisse se régaler. Fini les yeux
piteux qui vous accompagnent jusqu'à la porte et vous hantent jusqu'au
retour! Vous pouvez préparer votre chiot à accepter de rester seul
sans peurs en lui apprenant à aimer sa cage.
Votre chien ne voit pas les
barreaux de sa cage comme un symbole de prison. C'est une association
d'idées de notre culture humaine… Il peut apprendre à associer une
cage (ou même une laisse!) à l'équivalent d'une prison canine: un lieu
de solitude, d'ennui et de beaucoup de frustrations si vous utilisez
la cage comme punition, si vous ne laissez pas votre chien se dépenser
suffisamment ou s'il y passe son existence. Le choix est le vôtre.
Vous pouvez vous assurer que même si à cause de votre horaire votre
chien adulte doit rester 8-9 heures seul en cage
(note personnelle : c'est toutefois impensable pour un Cocker anglais),
il reste un chien heureux. Pour cela vous allez devoir vous en occupez
à votre retour adéquatement (on parlera des solutions pour stimuler
suffisamment votre chien en un minimum de temps dans un autre article)
et faire un effort lors du départ pour lui présenter sa cage comme un
bon endroit.
Des chiots à l'état sauvage
naissent dans une tanière, un trou dans la terre, caverne ou refuge
sous la véranda de quelqu'un. L'endroit est petit et souvent sombre.
C'est la première place où ils resteront seuls. C'est un endroit
chaleureux de sécurité et de tranquillité. Quand une cage est bien
présentée, un chien l'adopte comme sa tanière où même adulte, il aime
s'y rendre pour les siestes, pour gruger ses os tranquille, ou pour
s'évader des enfants en visite trop bruyants. Beaucoup de gens
témoignent que leur chien assez rapidement va par lui-même dans sa
cage pour gruger son os ou faire une sieste. C'est un bon signe qu'il
voit la cage comme son lit et non comme une prison. Il suffit de
placer le jeune chiot pour ses siestes dans sa cage pour former cette
bonne habitude. Plus tard on peut simplement laisser le coussin et
enlever la cage, bien que la plupart des chiens aiment avoir un
sentiment de tanière. Placer leur coussin sous une table ou dans
une boîte pour les plus petits est donc une idée intéressante.
Pour un jeune chiot ou un
nouveau chien adulte, on peut placer dans la cage ou l'enclos notre
vieux chandail dans lequel on a dormi exprès la nuit d'avant. Notre
odeur va donc rester avec lui et le réconforter. Les chiens détruisent
souvent les objets avec notre odeur prononcée comme nos souliers, bas
ou coussins préférés quand ils restent seuls et s'inquiètent. Ils sont
probablement attirés vers ces objets à cause de notre odeur, et
ensuite ils mâchouillent pour soulager leur stress. On peut aussi
servir au chien ses repas à l'intérieur de la cage pour qu'il aime y
aller.
Lorsqu'il est à l'aise d'y
entrer et sortir à son gré, on peut commencer à refermer la porte
derrière lui. Le mieux est de la refermer pendant qu'il mange son
souper et la rouvrir dès qu'il a fini, avant qu'il ne s'inquiète.
Ensuite, on peut l'inviter à l'aide d'une gâterie à l'intérieur,
refermer la porte, échapper quelques gâteries à l'intérieur, puis
quand il a terminé rouvrir la porte et ne pas s'en occuper. Il est
alors bon que le chien sache qu'on a des bonbons mais qu'il ne peut
pas les avoir. Après quelques instants on le réinvite dans la cage, on
le félicite dès qu'il y entre et on lui redonne des biscuits. On le
laisse ensuite sortir et on l'ignore sans lui donner les bonbons. A
force de répéter, il va comprendre que lorsqu'il se laisse enfermer
dans la cage il reçoit félicitations et nourriture, et que quand il en
sort c'est " plate ". On peut alors commencer progressivement à
l'enfermer dedans pour plusieurs minutes. Il est bon de toujours lui
donner un petit quelque chose quand on l'enferme dans sa cage ou dans
son enclos. Le chien vit beaucoup dans le présent et cette tactique
lui permet de voir positivement la cage : " oui, je vais me faire
enfermer pour quelques heures mais j'ai un super bonbon maintenant!!
". Plus tard, on peut arriver à des bonbons symboliques, comme un
morceau de fromage cheddar aussi gros qu'une petite pièce de monnaie.
Lorsqu'on part pour la journée, on peut lui donner quelque chose de
plus intéressant et long à consommer.
La plupart des chiots et
des chiens adultes acceptent bien la cage lorsqu'elle est présentée de
la sorte. Si le votre chien pleure, hurle ou jappe quand il y est
enfermé, essayez de travailler plus l'association positive de rester
en cage. Essayez de ne jamais ouvrir la porte pendant que le chien
jappe. Attendez qu'il arrête ou distrayez-le indirectement (en ouvrant
le frigidaire, faisant du bruit, entrant et sortant rapidement de la
pièce…) sans y prêter attention. Quand il se tait (peut-être seulement
parce qu'il s'étonne : qu'est-ce que vous faites ?) allez le voir,
demandez-lui un assis et donnez-lui un bonbon. Puis demandez un autre
assis, ouvrez la cage et ignorez le durant un petit 5 minutes (sauf
s'il rentre dans la cage; dans ce cas, allez le féliciter). Si votre
chien pleure pendant les premières nuits dans sa cage, placez-la dans
votre chambre. Vous pouvez même le flatter à travers les barreaux et
lui parler si c'est de ça qu'il a besoin pour se sentir calme. Vous
voulez éviter qu'il ne ressente de la peur dans sa cage. Après
quelques jours il se sentira plus à l'aise dans votre maison et vous
pourrez le laisser seul en cage. Il est naturel de laisser un jeune
chiot dormir dans sa cage située dans la chambre de quelqu'un. Le
laisser dormir dans sa cage dans votre chambre peut convenir. À la
puberté (entre 5 et 7 mois), vous pourrez éloigner la cage pour qu'il
s'habitue à dormir seul dans une autre pièce. Un chien adulte, une
fois rassuré sur le fait qu'il ne sera pas abandonné, accepte bien de
dormir à part en autant qu'il ait assez de contacts sociaux durant la
journée ou la soirée.
Pour des chiens qui ont une
forte tendance à protéger leur territoire, les limiter à une cage, un
enclos intérieur ou une pièce de la maison peut aider à réduire leurs
aboiements s'ils sont indésirables. Le chien qui accepte bien de se
faire enfermer en cage peut facilement comprendre qu'il n'est alors
plus responsable de garder le territoire. Il n'aboiera alors que
lorsque quelqu'un entre et non à chaque passant dans la rue. Un
scénario similaire peut arriver avec un chien qui jappe au moindre
bruit car il est méfiant. En le gardant en cage sans vue à l'extérieur
et en camouflant les bruits en lui laissant une radio sur un poste de
musique classique allumé, on peut réduire de beaucoup les plaintes des
voisins tout en rassurant le chien qui se sent bien caché dans sa
cage.
Les chiens sont des
prédateurs, et comme la plupart de ceux-ci, ils sont plus actifs le
matin et au crépuscule. Durant la journée, un chien adulte est heureux
de dormir, ce qui est très compatible avec nos horaires de travail.
Avec un peu d'interaction le matin et davantage le soir (où à
l'inverse selon vos préférences), votre toutou peut très bien dormir
durant vos heures d'absence. La qualité du temps passé ensemble le
matin ou le soir va lui permettre de simplement relaxer durant le
temps qu'il passera à vous attendre. Les chiens de moins d'un an, par
contre, demandent plus d'attention, et surtout, ne peuvent
physiquement pas se retenir aussi longtemps. Une grande cage va nous
permettre tout de même de garder cela faisable.
Une cage est un outil très
pratique pour aider à apprendre à un jeune chiot ou à un chien adulte
à être propre. Pour débuter, évitez de choisir un chiot qui a vécu
24 heures ou presque en cage comme c'est le cas dans toutes les
animaleries.
Naturellement, les chiens essaient de garder l'endroit où ils
dorment propre. Si ils sont dans une petite cage ils vont essayer de
se retenir pour ne pas avoir à marcher dans la saleté. Ce qui
arrive avec les chiots et chiens qui vivent dans des cages, c'est
qu'ils n'ont pas d'autre choix que de faire leurs besoins là où ils
vivent. On peut donc dire qu'ils apprennent à être sale.
Si un
chien a eu la chance de vivre dans un espace propre et grand, il
conserve cette tendance naturelle de ne pas souiller son lit. On
peut donc utiliser cet instinct pour lui apprendre à faire ses besoins
dehors. Il est plus ardu d'apprendre la propreté à certaines races,
comme par exemple les Beagles. C'est parce que ces chiens ont été
élevés en chenil pendant des décennies, donc ils sont devenus plus
tolérants à la saleté environnante. En plus, la plupart d'éleveurs de
Beagles utilisent des enclos, des cages ou des chenils, ce qui n'aide
pas du tout. Arrivés à la maison, ces chiots salissent facilement leur
cage car d'une part, c'est l'endroit où ils sont habitués à évacuer,
et d'autre part, ils sont " programmés " pour être moins sensibles à
ce propos. On arrive éventuellement à leur apprendre à aller dehors
pour leurs besoins, mais ça peut être plus long.
Pour le chiot ou le chien adulte normal, à qui personne n'a
encore appris où faire ses besoins, le mieux est d'acheter une grande
cage. Le chiot ne peut se retenir bien longtemps et si on le met dans
une petite cage trop longtemps, il ne pourra physiquement plus se
retenir et on va trouver un dégât à notre retour (et le chiot
commencera à ne plus aimer sa cage). Cela varie d'un chien à l'autre,
mais jusqu'à l'âge d'environ 6 mois, les muscles qui contrôlent la
vessie sont faibles (ces muscles sont faibles aussi chez des chiens
adultes qui n'ont jamais appris à se retenir).
Un chiot de 8
semaines peut difficilement se retenir plus d'une heure (sauf
lorsqu'il dort, mais dès qu'il se réveille, vite!!). Le chiot se
retient un peu plus à 3 mois, quelques heures à 4 mois : certains
disent qu'à 2 mois c'est 3 heures, à 3 mois c'est 4 heures, à 4 mois
c'est 5 heures… Je crois que c'est plus une question individuelle
selon le chien et la façon dont il développe ses muscles. Donc, pour
un chiot ou un chien qui ne sait pas se retenir assez longtemps pour
la durée de votre absence, la meilleure chose à faire est de le
laisser dans une grande cage. A l'intérieur, on place du journal dans
le fond et un jouet a gruger près de la porte. De cette manière votre
toutou essaiera de se retenir, mais s'il n'est plus capable, il pourra
faire ses besoins dans le fond de la cage sur le papier journal ou
autre matière absorbante, puis revenir se coucher ou jouer près de la
porte et il restera propre. À votre retour, vous n'aurez que le fond
de la cage à nettoyer, ce qui est très facile avec les cages avec fond
en plastique. Un petit truc: placez une petite roche plate ou autre
objet en dessous de la cage pour faire pencher légèrement son
plancher, de cette manière les liquides à l'intérieur resteront dans
le coin du papier journal et non partout.
S'il vous plaît, ne laissez
pas un chiot (ou un chien adulte) trop longtemps dans une petite cage
pour le forcer à se retenir. Ce qui risque d'arriver c'est que le chiot ne pourra plus physiquement
se retenir et va devoir faire pipi là où il dort. Cet accident lui
causera beaucoup de stress et il peut même craindre par la suite de
rester enfermé dans sa cage. Pour vous, il sera bien pénible de laver
la cage et le chien tout " crotté " à votre retour et le processus
d'apprentissage de la propreté peut être rallongé inutilement. En
répétant cette erreur, on peut apprendre au chien à être sale, car il
s'habituera à faire ses besoins là où il dort et ne se retiendra plus
quand il sera dans sa cage.
Certaines cages se vendent avec des séparateurs, sinon vous
pouvez en fabriquer un vous-même avec une planche ou autre barrière
que vous pouvez placer temporairement dans la cage pour la rendre plus
petite et forcer le chiot à se retenir. C'est un outil très pratique
en autant que vous ne placiez pas le chiot avec le séparateur durant 8
heures !
Pour apprendre la propreté à un chiot ou à un chien adulte,
on va utiliser deux principes majeurs : le fait qu'il essaie de se
retenir dans un espace restreint, et le fait qu'il aime faire ses
besoins à des endroits où il l'a déjà fait auparavant. Observer le
chiot et faire de la prévention est le travail nécessaire. On peut
alors apprendre à reconnaître les moments où le chiot a besoin d'aller
dehors: après avoir mangé, après avoir bu, après avoir dormi, après
avoir grugé et pour les jeunes chiots, après avoir joué, couru ou
s'être excité autrement. Pour un chien adulte ça peut être 3 fois par
jour, pour un chiot une fois par heure (sauf lorsqu'il dort).
Lorsqu'on peut prévoir le moment où le chiot aura envie, on peut tout
de suite l'emmener à la place désignée. Par exemple si le chiot vient
de se réveiller, on sait qu'il va avoir envie très bientôt. On l'amène
donc tout de suite près de l'arbuste dans la cour. Mais là, il peut
décider qu'il veut jouer et il ne pense pas à éliminer. On lui laisse
2 minutes pour faire ses besoins, et s'il ne fait rien, on peut alors
l'enfermer dans sa cage avec séparateur où il va s'efforcer de se
retenir. On peut attendre de 3 à 20 minutes, et quand on pense qu'il
sent qu'il a envie, on va le sortir et le placer à la même place en
dessous de l'arbuste. On attend 2-3 minutes, si il ne fait toujours
rien, on le retourne dans la petite cage pour un autre 10 minutes. Si
il fait ce qu'il a à faire dehors, on le félicite, on joue avec et
voilà qu'il peut-être libre dans la maison pour la prochaine
demi-heure. Il va vite apprendre que si il veut courir dans le salon,
il doit faire pipi dehors. Lorsqu'on ne peut pas le superviser et donc
le précipiter dehors au moindre geste suspect (comme quand il arrête
de jouer et renifle par terre en tournant en rond, ce qui signifie
probablement qu'il se prépare à éliminer), on peut le mettre dans la
cage rapetissée à l'aide de la planche ou du séparateur avec un jouet
à gruger et le sortir de temps en temps au bon endroit pour lui
permettre d'éliminer.
Moins il aura d'accidents dans la maison,
moins il pensera à faire à l'intérieur. La volonté de retourner
à l'endroit habituel est très pratique pour nous. Quand cette
méthode est utilisée, après quelques semaines le chiot ne fait presque
plus jamais ses besoins dans la grande cage et attend qu'on le sorte
pour le faire car il a pris les bonnes habitudes.
Je crois que de nos jours tous
les chiens bénéficient du fait d'être habitué jeune à une cage. En
plus des nombreux avantages comportementaux reliés à l'utilisation
d'une cage (apprendre à se calmer, à gérer des frustrations mineures,
à se sentir rassuré, à prendre des bonnes habitudes), de son côté
pratique (quoi de plus facile en visite ou en voyage qu'une cage pour
le chien qui peut alors se repérer et connaître sa place?) et de la
sécurité qu'elle procure (prévient des accidents même mortels), le
chien qui est confortable en cage souffre moins en voyage, en chenil,
en pension ou pendant des séjours chez le toiletteur ou le
vétérinaire, tous des endroits ou les cages sont utilisées.
Imaginez le pauvre toutou qui supporte mal d'être enfermé, qui vient
d'avoir un accident et qui doit séjourner à la clinique quelques
jours. Si au moins il considère sa cage comme un lieu positif, il aura
ça à quoi s'accrocher pour se réconforter
S'il vous plaît, préparez
votre compagnon à la vie actuelle et habituez-le à une cage, un
enclos, des barrières ou autre forme de restriction de son espace,
même si vous n'avez pas besoin de l'utiliser souvent. Si jamais il
arrive des malheurs, un chien qui aime sa cage est beaucoup plus
facile à faire garder, à soigner, et même de lui trouver une autre
maison si le besoin arrive un jour.
En dernier lieu, pour ceux qui
voient toujours une cage comme un lieu d'isolement cruel, mettez une
grande cage dans une chambre avec des enfants. La plupart vont être
ravis d'y amener leur sac de couchage et de dormir dedans:. Si l'on
peut garder cet enfant en nous et percevoir la cage comme une caverne
intéressante, notre chien aura beaucoup moins de difficultés à la
percevoir de la même façon positive.
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