Les Cockers Anglais du Domaine d'Haisha
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Article récapitulatif par Carol Hanson & Sandrine Chichilianne (La Gloriette d'Artemis)


Définition &Moyens de dépistage
&Mode de transmission &Les tests génétiques
&L'APR et l'élevage &Conclusions

Definition et explications

Structure de l'oeil

L'Atrophie Progressive de la Rétine est une maladie de l'oeil qui touche énormément de races, à plus ou moins grande échelle (exemples : Welsh corgi, Sloughi, Setter irlandais, Siberian Husky, Samoyède, Mastiff, Braque allemand, etc.). Nous allons ici aborder la forme d'APR la plus courante chez le cocker anglais, la prcd PRA (Progressive Rod Cone Degeneration).

La maladie génétique prcd-PRA provoque la dégénérescence et la mort des cellules de la rétine, à l'arrière de l'oeil, même si ces cellules semblaient se développer normalement plus tôt dans la vie du chien. Les cellules "rod" travaillent à des niveaux de lumière basse et sont les premières à perdre leurs fonctions normales. Il en résulte une cécité nocturne. Ensuite les cellules "cone" perdent petit à petit leurs fonctions normales dans des situations de pleine lumière. La plupart des chiens affectés deviendront aveugles. La maladie génétique prcd-PRA provoque la dégénérescence et la mort des cellules de la rétine, à l'arrière de l'oeil, même si ces cellules semblaient se développer normalement plus tôt dans la vie du chien. Les cellules "rod" travaillent à des niveaux de lumière basse et sont les premières à perdre leurs fonctions normales. Il en résulte une cécité nocturne. Ensuite les cellules "cone" perdent petit à petit leurs fonctions normales dans des situations de pleine lumière. La plupart des chiens affectés deviendront aveugles. Les deux yeux sont toujours affectés. La rétine est la membrane qui forme la doublure du fond de l’œil et qui est composée de cellules sensibles à la lumière. Ces cellules meurent progressivement et c’est ce qui cause la perte de la vision dont le premier signe est la cécité nocturne. Une cataracte se développe parfois en même temps que la maladie.

Fundus (fond d'oeil) d'un chien normal et d'un chien atteint d'APR à différents stades

Quel effet la PRA aura-t-elle sur le chien ?

Comme déjà exposé, la PRA cause, à plus ou moins long terme, la cécité totale. Cependant, la maladie est complètement indolore et beaucoup de chiens s'accoutument à leur perte de vue et dans certaines circonstances, peut-être avec quelques mots supplémentaires de commandement, peuvent mener une vie parfaitement heureuse. L'ouïe et l'odorat du chien étant très développé, ces deux sens compenseront la perte de la vue.

Oeil d'un chien aveugle

Existe-t-il quelque forme de traitement ?

Non, il n'y a pas de traitement connu qui ralentit, arrête ou renverse la perte de vue progressive. Cependant, les chiens de compagnie apprennent souvent à se débrouiller avec leur cécité en connaissant bien leur entourage et le propriétaire peut aider en ne compliquant pas inutilement la vie de son chien en laissant des objets en dehors de leur emplacement habituel.

Un grand défi pour le vétérinaire (comme pour le médecin) reste le traitement des dégénérescences rétiniennes. Ces dégénérescences rétiniennes ou atrophies rétiniennes sont très fréquentes dans de très nombreuses races de chien. La recherche sur les greffes de rétine semble ne pas avoir apporté les résultats escomptés. C'est donc du côté de la thérapie génique que l'on se tourne. Le but est de remplacer le gène ou les gènes responsables de la maladie, puis d'identifier clairement les molécules impliquées dans les processus pathologiques. L'avenir est donc dans la thérapie génique ; mais dire cela n'est pas très original : n'est-ce pas la direction vers laquelle s'oriente aujourd'hui la clinique toute entière ?

Existe-t-il quelque moyen d'éviter que le chien soit atteint ?

Non ! Cette maladie est héréditaire. Si votre chien porte les gènes responsables, alors elle se développera en dépit de n'importe quelle nourriture spéciale ou traitement.

Malheureusement, il n'existe actuellement aucun traitement ou remède contre l'APR.



Mode de transmission

C'est un mode de transmission héréditaire, de façon autosomale récessive.
La prcd-PRA est héréditaire de manière récessive. Cela signifie que le gène de la maladie doit être porté par les deux parents pour causer la maladie dans la descendance. Les parents doivent être soit "porteurs" ou affectés. Un porteur a le gène de la maladie et une gène normal, et est appelé "hétérozygote" pour la maladie. Un chien normal n'a pas de gène de la maladie et est appelé "homozygote normal", les copies du gène sont identiques. Et un chien avec deux gènes de la maladie est nommé "homozygote affecté", les copies du gène sont anormales.

Il a été prouvé que toutes les races ayant été testées pour la prcd-PRA ont la même maladie causée par le même gène mutant. C'est le cas même si la maladie peut se développer à des âges différents ou a des degrés différents d'une race à l'autre.

Schéma du mode de transmission des maladies héréditaires sur le mode autosomal récessif

Génotype Parent 1 Génotype Parent 2
Exempt Porteur sain Atteint
Exempt  Tous = Sains 1/2 = Sains
1/2 = Porteursains
Tous = Porteurs sains
Porteur sain 1/2 = Sains
1/2 = Porteurs sains
1/4 = Sains
1/2 = Porteurs sains
1/4 = Atteints
1/2 = Porteurs sains
1/2 = Atteints
Atteint  Tous = Porteurs sains 1/2 = Porteurs sains
1/2 = Atteints
Tous = Atteints

 Attention : Les proportions dans un cas où plusieurs résultats sont possibles pour une même portée sont purement théoriques ... Elles sont basées sur les proportions d'ovules fécondés, pas sur les proportions de chiots nés ... Dans un cas où par exemple c'est 1/2 sains, 1/2 porteurs sains, il ne serait pas impossible d'avoir 100 % de sains ou au contraire 100 % de porteurs sains...



L'APR et l'élevage

Face à cette maladie sournoise, les éleveurs étaient jusqu'il y a peu impuissants, car :

Etant donné que l'APR se déclare tardivement chez le cocker anglais (âge moyen 7 - 8 ans, parfois même plus), certains sujets pouvaient avoir produit quantité de chiots, et donc leur avoir transmis le gène de la maladie, avant de déclarer eux-mêmes la maladie. Le test annuel était jusqu'alors le seul moyen de contrôle, et la meilleure des choses à faire était alors de retirer le chien de la reproduction s'il déclarait la maladie... Mais quid des portées antérieures et de la propagation dans la lignée ? Les éleveurs n'avaient malheureusement pas d'autre choix.
De même, toujours vu le déclenchement tardif de la maladie, le chien pouvait très bien être décédé d'autre chose avant d'avoir déclaré la maladie... Certains chiens seraient donc décédés sans même que l'on sache qu'ils étaient porteurs... Dans les deux cas, ces chiens auraient eu un test annuel normal, donc auraient été déclarés tout à fait sains pendant plusieurs années, alors qu'ils allaient développer une APR plus tard.

Nous verrons plus loin que les porteurs sains occupent une place importante dans la propagation de l'APR dans la race ... En effet, comment détecter les porteurs sains ? La seule possibilité était jusqu'alors d'examiner la descendance des chiens, pour autant qu'on ait un échantillon significatif (ce n'est pas sur 20 chiots produits par un même chien que l'on peut objectivement examiner cela, mais plutôt sur 200). Il fallait donc recenser les cas d'APR déclarée dans la progéniture, en déduire que les deux parents étaient au moins porteurs, et travailler en fonction de cela, tout en sachant que les années passent, et que le temps que l'on trouve par de telles déductions que tel mâle ou telle femelle était porteur d'APR, les lignées en question en étaient déjà à deux ou trois générations plus loin, toujours à cause de ce problème de déclenchement tardif de la maladie... Et deux ou trois générations de plus travaillées "à l'aveuglette" (c'est le cas de le dire).



Les moyens de dépistage

Le test oculaire annuel (ou tous les deux ans selon les pays)

Ce test n'est obligatoire ni en Belgique, ni en France, mais l'est en Allemagne, Pays-Bas, Scandinavie,... si on désire faire participer le chien en question à la reproduction.

Valable uniquement s'il est réalisé par un vétérinaire spécialisé en ophtalmologie, et authentifié au moyen d'un certificat officiel. Les certificats sont très différents et plus ou moins complets selon les pays. Les plus complets sont ceux reconnus par l'ECVO (European College of Veterinary Ophtalmologists http://www.ecvo.org)

Pour obtenir la liste de vétérinaires officiels en France, rendez-vous sur le site de la Société Centrale Canine et du Spaniel Club Français.

Pour obtenir cette même liste en Belgique, adressez vous à la Société Royale Saint-Hubert.

Ce type de test permet de dépister notamment : le distichiasis, la persistance de la membrane pupillaire, les cataractes, l'atrophie progressive de la rétine, l'entropion, l'ectropion, etc... Pour ce faire, il est nécessaire que la pupille soit complètement dilatée (au moyen de gouttes spécifiques et d'une attente d'au moins 20 minutes). Le vétérinaire utilisera une lampe à fente et un ophtalmoscope. Pour l'examen du fond d'oeil, le test est réalisé dans l'obscurité.

Pour l'APR (ainsi que la cataracte), en cas de test négatif, le certificat mentionne que le chien est actuellement indemne pour cette maladie.

Le test est valable un an en Belgique, Allemagne, etc et deux ans en France...

Rapport d'examen oculaire type en Belgique (2 pages) puis un rapport en France.

L'électrorétinogramme ou ERG

L'électrorétinogramme ou ERG est fait sous anesthésie légère. Le test consiste à mesurer la réactivité de l’oeil face à des flashes lumineux blancs (vision diurne) ou bleus (vision nocturne).

Des électrodes sont fixées aux paupières et les réactions de l’oeil sont transcrites par un appareil sous forme de courbe. A l'inverse du test APR, il n'a besoin d'être fait qu'une seule fois, à moins qu'il se révèle douteux, et est considéré définitif beaucoup plus tôt que le test APR annuel par le Spaniel Club français (entre 18 et 24 mois).

L'inconvénient principal étant l'anesthésie et par conséquent le coût plus important, il faut compter environ 110 € pour l'examen, auquel se greffe les frais d'anesthésie et parfois de consultation.

Tout comme le dépistage annuel, ce test permet de mettre en évidence d'autres maladies comme le distichiasis, la persistance de la membrane pupillaire, les cataractes, l'atrophie progressive de la rétine, l'entropion, l'ectropion, etc.

Rapport d'examen ERG oculaire type en France



Les tests génétiques

Le test Optigen

En janvier 2003, le laboratoire américain Optigen a commercialisé un test de dépistage de la prcd-PRA chez le Cocker anglais dont la fiabilité est très proche des 100 %.

Le test Optigen prcd est effectué sur un petit échantillon de sang du chien. Actuellement, le test analyse les marqueurs ADN plutôt qu'une mutation (des recherches sont en cours pour développer un test sur la mutation). Cela signifie que le chien est identifié par une "empreinte digitale" de marqueurs sur le chromosome 9, à côté du gène prcd, plutôt que de tester directement la mutation prcd elle-même. Le résultat de ce test est un génotype ou "empreinte digitale" qui permet de séparer les chiens en 3 groupes : génotype A, B ou C et pour certaines races : génotype A1, B1 ou C1.

Résultats possibles en utilisant le test Optigen prcd pour le Cocker anglais , avec l'interprétation la plus prudente
Génotype Groupe de risque Signification pour l'élevage Risque de développer la maladie prcd
A1 Tous = Sains Homozygote Normal (99,5% de certitude) Peut être marié avec n'importe quel chien, faible risque de produire des chiens affectés (0,5%) Extrêmement faible (moins de 0,0025% de risque)
B1 Hétérozygote Porteur (99% de certitude) Porteur de prcd-PRA Devrait être marié seulement avec des chiens A (A1) pour réduire les risques de produire des chiens affectés Très faible (moins de 0,5% de risque)
C1 Homozygote Affecté (99,5% de certitude) Devrait être marié seulement avec des chiens A (A1) pour réduire les risques de produire des chiens affectés Haut à très haut (plus de 99,5% de risque)
* Les taux de probabilité de risques de développer la maladie sont basés sur la fréquence estimée de recombinaison entre les marqueurs prcd améliorés et le gène de la maladie


A partir de là, on pouvait dès lors en déduire des stratégies d'élevage, très intéressantes car elles permettent de ne plus produire de chiens "C1" = sujets qui seront tôt ou tard affectés par la prcd-PRA.

Résultats attendus pour des stratégies d'élevage utilisant le test Optigen prcd
Génotype Parent 1  Génotype Parent 2
A1 B1  C1
A1 Tous = Génotype A1 1/2 = Génotype A1
1/2 = Génotype B1
Tous = Génotype B1
 B1 1/2 = Génotype A1
1/2 = Génotype B1

1/4 = Génotype A1
1/2 = Génotype B1
1/4 = Génotype C1

1/2 = Génotype B1
1/2 = Génotype C1
C1 Tous = Génotype B1 1/2 = Génotype B1
1/2 = Génotype C1
Tous = Génotype C1

Ce tableau indique en mauve tous les mariages préférés, qui incluent au moins un parent A ou A1. Tous les autres mariages constituent un risque de produire des chiots C ou C1, qui ont une grande probabilité de développer la prcd. Toutefois, tous les chiens peuvent servir à l'élevage. Il n'est pas nécessaire, ou même désirable, de retirer des chiens de la population d'élevage. Mais au moment de choisir les chiots à retenir comme sujets d'élevage, il est important de préférer des chiens A ou A1 à des chiens C ou C1.

Statistiques des chiens testés (données datant de septembre 2004)

Au 7 septembre 2004, voici les statistiques Optigen des résultats selon les pays (Les pays sont groupés car Optigen ne veut pas donner de statistiques trop "individuelles" pour éviter d'essayer de trouver les chiffres et de savoir "qui a fait quoi", question de confidentialité).
Nombre total de Cockers anglais testés : 1302

Pour la Belgique, la France et l'Allemagne : 127
A1 : 67 - B1 : 46 - C1 : 14

Autres pays d'Europe (pays qui testent : Autriche, Suisse, Danemark, Suède, Finlande, Norvège, Pays-Bas, et Royaume-Uni) - 183
A1 : 84 - B1 : 81 - C1 : 18

Amérique du Nord (USA & Canada) - 992
A1 : 414 - B1 : 447 - C1 : 131

Autres chiffres qui prouvent le succès croissant du test

Au 15 janvier 2003, il y avait 645 cockers testés :
259 A (soit 40%) - 297 B (soit 46%) - 89 C (soit 14%)
Au 30 septembre 2004, il y avait 1383 chiens testés :
601 A (soit 43,5%) - 609 B (soit 44%) - 173 C (soit 12,5%)

Et si on additionne les pourcentages de résultats "B1" et "C1", on s'aperçoit que l'APR est à plus de 50 % dans notre chère race (NDLR : Attention à ce que cela ne serve pas d'excuse pour ne rien y faire).

Reconnaissance par les instances officielles

Actuellement, 3 clubs reconnaissent officiellement le test Optigen : L'English Cocker Spaniel Club of America (Etats-Unis), le Cockerspanielit ry (Finlande), et le Jagdspaniel Klub (Allemagne).

Confidentialité des résultats

Les résultats des chiens testés par Optigen sont confidentiels et ne sont divulgués qu'au(x) propriétaire(s) du chien testé.

Liste non-officielle de chiens testés :

http://www.caras-cocker.de/dna_2.htm

Cette liste est entièrement faite de résultats que les propriétaires de chiens testés ont eux-mêmes envoyés à la gestionnaire du site. Elle permet de se rendre compte de l'importance de l'APR chez le cocker anglais, surtout dans les unicolores (le nombre de mâles unicolores ("solids dogs" dans la liste) testés A1 est particulièrement peu élevé par rapport au nombre de mâles testés A1 dans les pluricolores ("particolours dogs" dans la liste) ...

Inconvénients du test Optigen

  • Coût : Même avec les réductions possibles en cas de "clinique" (une clinique est l'envoi, groupé ou non, d'au moins 20 échantillons sanguins qui doivent arriver la même semaine chez Optigen ou chez leur labo partenaire VHL aux Pays-Bas), le coût reste élevé : 195 $ (soit +/- 150 €, le prix variant selon le cours du dollar) par chien.
  • Fiabilité : Comme c'est un test basé sur un marqueur et non sur la mutation génétique elle-même, il est fiable à "seulement" 99 %.
  • Barrière linguistique : Il peut paraître difficile, voire "inaccessible" pour certains d'accomplir les démarches du test, vu que toute la documentation d'Optigen est en anglais ...

Certificat Optigen d'un chien testé A1

Le test Antagène

Le laboratoire Antagene est spécialisé en génomique animale et travaille depuis 3 ans sur les maladies génétiques les plus graves pour la santé ou le bien-être du chien ou du chat. Le principal objectif est de mettre au point et de commercialiser des tests ADN fiables pour dépister ces pathologies héréditaires.

Antagène, en collaboration avec le CNRS de Rennes, a continué les recherches sur le gène porteur de la maladie, à l'inverse du laboratoire Optigen qui base la révélation des porteurs ou des atteints sur des marqueurs. Antagène annonce avoir trouvé le gène responsable chez le cocker anglais de l'APR (déjà trouvé et pratiqué sur d'autres races) ainsi la fiabilité passerait à 100% et la commercialisation de ce test serait imminente, prévue pour le courant 2005. A noter, la participation active du Spaniel Club français qui par l'envoi de nombreux échantillons a aidé au développement de ce test.

Le test se réalise par frottis buccal et non par prise de sang ce qui est moins contraignant et qui comporte un coût financier restreint puisqu'ils fournissent le kit complet (cytobrush stérile, tube avec de l'éthanol) qui est compris dans le prix. Pour cela, il suffira de télécharger et remplir un bon de commande disponible sur le site d'Antagene, au format PDF (Acrobat Reader).

Le prélèvement doit se faire par un vétérinaire qui remplira un certificat de prélèvement fourni par le laboratoire Antagène.

Le déroulement du prélèvement est simple, il s'agit de frotter l’intérieur de la joue pour obtenir des fragments de tissus, l’animal ne devra pas avoir mangé ou bu depuis au moins une demi-heure.

Le prix d'ailleurs serait fixé à environ 75€ par chien pour un tarif grand public. Il y aura des offres "club" entre 50 et 60€ par chien et "groupe", ainsi que des propositions de jumelage"APR" et Empreinte génétique.

Dans la même ligne que le test Optigen, le test Antagène pourra en plus de découvrir précocement les cockers atteints d'APR, révéler les porteurs sains et permettre ainsi d'aider les éleveurs à mettre en place la politique d'élevage de ne pas produire de chiens malades. (voir détails dans la rubrique Optigen)

Seul point noir actuellement, c'est l'attente de la commercialisation. Autre inconvénient, le mode de règlement en ligne, par carte bancaire est absent, seul sont acceptés les chèques et virements. Le mode de règlement en ligne pourrait faciliter et rendre plus rapide la prise en compte du dossier et pour les pays étrangers alléger la démarche.

Afin de sensibiliser maîtres et éleveurs, le laboratoire a l'intention de se déplacer lors de grandes manifestations canines (championnat, Nationale d'élevage) et d'y effectuer un grand nombre de prélèvements.

Enfin, à noter également la confidentialité des tests, seules des statistiques seront communiquées au club de race.

Le laboratoire Antagène travaille actuellement sur d'autres maladies génétiques qui touchent le cocker anglais comme les cataractes juvéniles, le glaucome, etc. mais pas encore sur la néphropathie familiale.

Merci à Mr Laurent Houssais, chargé de développement d'Antagène, pour m'avoir consacré du temps et avoir si gentiment répondu à mes questions.



Conclusions

Très important pour l'avenir de la race : garder la diversité des lignées !

Dans le cas de l'APR chez le Cocker anglais, il est important de ne pas écarter systématiquement les chiens porteurs de l'élevage. Les buts principaux sont :

  • Ne plus produire de sujets atteints.
  • Identifier les sujets porteurs.
     

Les labos de recherche génétique encouragent vivement à continuer à travailler avec tous les chiens (en fonction d'autres critères également), pas seulement les "exempts"... sinon on risque à terme appauvrir le patrimoine génétique de la race, d'augmenter le taux de consanguinité, et de créer d'autres tares.

Les phrases en clair et en italique ont été reprises sur le site web d'Antagène.

Comme pour toute maladie génétique chez le chien ou le chat, Antagene invite les éleveurs à ne pas reproduire les animaux porteurs ou atteints de l’anomalie génétique afin de limiter l’incidence de la pathologie héréditaire dans la race.

Il est cependant très important de distinguer plusieurs situations en fonction de la fréquence
de la maladie dans une race donnée (voire dans une lignée) :

  • inférieure à 1% : la maladie est rare
  • entre 1 et 10% : la maladie est fréquente
  • supérieure à 10% : la maladie est très fréquente → L'APR pouvant être considéré comme à plus de 50 % dans le cocker anglais, il est important de bien lire ce qui suit.


Dans tous les cas, il faut éviter de reproduire des animaux porteurs ou atteints d’une maladie génétique. Mais l’élimination de l’anomalie génétique doit toujours se faire progressivement sans augmenter la consanguinité et sans exclure de la reproduction des lignées entières de reproducteurs, au risque sinon de mettre en danger la diversité génétique de la race et de voir émerger d’autres maladies génétiques.

Vu l'importance de l'APR chez le Cocker anglais, il serait dangereux de vouloir éradiquer les porteurs sains à court terme ... N'élever qu'avec des sujets totalement "exempts" résulte en ce moment d'une utopie ....

Un animal porteur ou atteint peut exceptionnellement être conservé pour la reproduction :

  • à condition que l’anomalie génétique soit fréquente ou très fréquente dans la race (ou la lignée). --> Ce qui est le cas du Cocker anglais.
  • à condition de le croiser avec un animal sain.
  • à condition qu’il présente des qualités intéressantes pour l’amélioration de la race (morphologie, caractère, capacités de travail, etc).
  • à condition de surveiller la descendance et de sélectionner absolument les descendants sains.
     

Une sélection intensive et trop rapide contre une maladie pourrait avoir de graves conséquences se traduisant par :

  • la perte de certains caractères améliorateurs pour la race.
  • la perte d’une diversité génétique indispensable à l’adaptation à long-terme de toute population animale.
  • un risque d’augmenter la consanguinité conduisant inévitablement à l’émergence d’autres maladies génétiques.

Par conséquent, dans les races ou les lignées au sein desquelles une maladie est très fréquente, il est capital de prendre en compte tous les critères dont dispose l’éleveur et de ne pas exclure aveuglement tous les sujets atteints : le remède serait vraiment pire que le mal.

Un exemple à ne pas suivre

La gangliosidose est une maladie monogénique récessive qui touchait le Chien d’eau portugais aux Etats-Unis. Un test, développé à la fin des années 1980, avait alors permis d’estimer la fréquence de porteurs à 9%. Étant donné la fréquence de cette maladie, il était recommandé de ne pas exclure de la reproduction les chiens porteurs qui présentaient par ailleurs des qualités intéressantes pour la race et à condition de les croiser avec des chiens sains.
Les éleveurs ont tout de même exclu de la reproduction tous les chiens porteurs et ont sélectionné des chiens provenant d’une lignée ne portant pas cette anomalie génétique responsable de la gangliosidose.
Malheureusement, cette nouvelle lignée était porteuse d’une autre maladie génétique, l’atrophie de la rétine. La sélection intensive pour cette nouvelle lignée a rapidement fait augmenter à 35% la fréquence de chiens porteurs d’atrophie de la rétine dans la race. Les éleveurs ont donc remplacé une maladie génétique assez fréquente (gangliosidose, 9%) par une autre maladie génétique très fréquente (atrophie de la rétine, 35%) qui sera beaucoup plus difficile à éradiquer. L’émergence de l’atrophie de la rétine aurait pu être évitée en conservant des chiens porteurs de gangliosidose, à condition de les croiser avec des chiens sains et de surveiller la descendance. La gangliosidose aurait été éradiquée aussi efficacement par le remplacement progressif (en quelques générations) des chiens porteurs par leurs descendants sains ayant conservé les qualités des reproducteurs.

Dernières conclusions

  • L'APR est la principale maladie héréditaire qui touche le Cocker anglais et affecte grandement sa vie. Même si elle est indolore et n'est pas mortelle, elle rend quand même le chien aveugle, tôt ou tard. Apparemment, on aurait remarqué que plus l'APR est "ancrée" dans une lignée, plus son âge d'apparition est "précoce", ainsi chez certains chiens, la maladie peut déjà apparaître à l'âge de 4 ans. Dans la plupart des cas, la moyenne d'âge d'apparition de la maladie est de 8 ans. Mais un chien âgé de 8 ans peut encore être très énergique et la cécité peut lui gâcher la vie.
  • Grâce aux tests de dépistage génétique, toute personne qui fait une portée, du plus petit particulier au plus grand éleveur, a la possibilité de ne plus produire de chien atteint d'APR, à moindre coût (50€ par reproducteur, ce n'est quand même pas la mer à boire, surtout qu'il ne serait pas obligatoire de faire tester tous les chiens, tout dépend des mariages, exemples : 2 exempts ne produiront que des exempts. La principale préoccupation est d'avoir au moins un des deux parents testés "exempt", cela permet d'assurer qu'aucun chiot ne sera tôt ou tard "atteint".
  • Attention, il ne faut surtout pas créer de polémique : Il peut s'avérer facile de jeter la pierre aux éleveurs qui ont été obligés de travailler "à l'aveuglette" avant les tests génétiques. Tout le monde a de l'APR dans ses lignées, surtout dans les unicolores, tous les éleveurs sont "dans le même bateau". Mis à part ceux qui débutent actuellement et ont l'immense privilège de pouvoir commencer en sachant directement "où ils vont".
  • Concernant les résultats des tests, il est normal que chacun soit libre de les publier ou non... Il est trop facile de jeter la pierre aux autres... A chacun de travailler en son âme et conscience...
  • L'avenir de l'élevage est dans la science et le progrès, d'ailleurs d'autres tests sont à l'étude dans différents labos. Concernant les cockers, les principales maladies étudiées actuellement sont la cataracte, le glaucome, le néphropathie familiale, etc. Le but des éleveurs doit être de continuer dans la conservation de la race et la production de beaux chiens, mais avant tout des chiens sains, bien dans leur corps et dans leur tête...

 

Remerciements au Docteur Laurent Bouhana (http://www.ophtavet.com) de nous avoir permis d'utiliser certains dessins et photos pour illustrer cet article


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